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Une nouvelle étude sur l'édition au Royaume-Uni est disponible

novembre 2022

Pour donner suite au Séjour perspectives qui s’est déroulé à Londres avec Jennie Dorny, responsable des droits étrangers aux éditions du Seuil, Claire Hartmann, agente pour La Petite Agence et Vibeke Madsen, responsable des droits étrangers aux éditions P.O.L, le BIEF publie une étude de l’édition au Royaume-Uni.


L’un des éléments clés à prendre en compte concernant le secteur éditorial britannique, est que les éditeurs considèrent assez peu le marché du Royaume-Uni en tant que tel : ce sont des acteurs globaux, dont la production est pensée pour s’adresser au lectorat du monde entier. C’est bien sûr un atout, mais c’est aussi une contrainte supplémentaire : les titres proposés doivent pouvoir correspondre à des habitudes de lecture, des cultures ou des centres d’intérêt très différents d’un pays à l’autre.

 

Les professionnels britanniques ont été touchés de façon variable par le Brexit et par la pandémie de covid. Dans un cas comme dans l’autre, ce sont surtout les éditeurs de livres illustrés qui ont été perturbés à cause des délais de livraison, des coûts de transport et des complexité administratives pour une production souvent imprimée en Europe centrale ou en Asie. Mais dans l’ensemble, la crise sanitaire a été favorable au livre.


En 2020, le chiffre d’affaires du secteur de l’édition s’élève à 3,7 milliards de livres sterling (4,2 mds d’euros) et était en baisse de 1,3 % par rapport à l’année 2019, année qui avait enregistré une hausse de plus de 3 %. Les secteurs les plus dynamiques sont ceux de la fiction (+16 %), de la non-fiction (+4 %) et de la jeunesse (+2 %). Ce dynamisme de l’édition de trade se fait au détriment des secteurs professionnel et académique qui enregistrent une forte baisse de leur chiffre. Selon plusieurs éditeurs interrogés, la pandémie et les restrictions correspondantes (confinement, fermeture des lieux de culture) ont considérablement modifié les habitudes de lecture des Britanniques et sont la principale cause de cette augmentation des ventes trade : le lectorat a redécouvert la lecture "plaisir".

 

Les éditeurs britanniques traduisent très peu de titres étrangers et considèrent leur marché comme déjà "saturé" par le nombre impressionnant de titres édités par les éditeurs anglais, auquel il faut ajouter toute la production des éditeurs américains. Cependant, depuis le Brexit, certains éditeurs ont remarqué un léger regain de l’intérêt pour la littérature en traduction. La crainte d’être "coupés du reste du monde" et l’envie de découvrir d’autres cultures à travers la littérature ont stimulé les ventes. 


Claire Mauguière