Articles

Imprimer Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn

Compte rendu

23e Biennale internationale du livre de São Paulo

septembre 2014

[22-31 août 2014]

La 23e édition de la Biennale du livre de São Paulo, organisée par la Chambre brésilienne du livre, se tenait, du 22 au 31 août dernier, au Pavillon des expositions d’Anhembi. Pendant dix jours, elle a réuni éditeurs, libraires et distributeurs qui en ont fait le cadre événementiel à des lancements de nouveautés ou à des rencontres d’auteurs bien suivies par le public.

La 23e édition de la Biennale du livre de São Paulo, organisée par la Chambre brésilienne du livre, se tenait, du 22 au 31 août dernier, au Pavillon des expositions d’Anhembi.

 

Pendant dix jours, elle a réuni éditeurs, libraires et distributeurs qui en ont fait le cadre événementiel à des lancements de nouveautés ou à des rencontres d’auteurs, d’ailleurs bien suivies par le public. La Biennale se tenait cette année à São Paulo (en alternance avec Rio). La Chambre brésilienne du livre en a profité pour organiser, la veille et le premier jour du salon, le congrès annuel sur le livre numérique. La France y était représentée par Jean-Marie Ozanne (librairie et éditions Folies d’encre), qui intervenait aux côtés de Oren Teicher (directeur général de l’Association des libraires américains) sur le sujet des modèles économiques appropriés pour la librairie indépendante dans le contexte du numérique.

 

L’édition illustrée française à la rencontre de partenaires brésiliens

Sur un stand conjoint de 100 m² - avec l’Institut français du Brésil, la Livraria Francesa, l’Alliance française de São Paulo et Uni-Presse -, le BIEF exposait une sélection de 1 500 titres et offrait un espace de travail à une dizaine d’éditeurs et de responsables de droits, représentant principalement l’édition illustrée : l’art et le beau livre (Arnaud Bizalion éditeur, Le Bec en l’air, Gallimard Loisirs, Parenthèses), la jeunesse (Auzou, Autrement Jeunesse, Casterman, Flammarion - Père Castor, Fleurus-Mango, Gallimard jeunesse), la bande dessinée (Humanoïdes Associés) et le pratique (Adverbum, Fleurus-Mango).

 

Une belle délégation, donc, qui a entraîné une forte fréquentation des professionnels brésiliens sur le stand. Les prises de rendez-vous n’ont pourtant pas été aisées. Unanimes, les éditeurs français ont d’abord exprimé des inquiétudes devant la faible réactivité de leurs interlocuteurs brésiliens à répondre à leurs sollicitations et le peu d’intérêt, de prime abord, qu’ils portaient au salon. Néanmoins, s’il s’est confirmé que certains éditeurs paolistes préfèrent organiser des rendez-vous dans leurs locaux, la majorité d’entre eux étaient présents au salon, et les éditeurs français ont été satisfaits de la quantité de rencontres qu’ils ont eues, dont un certain nombre était non planifié avant le début du salon.

 

Globalement, les professionnels du livre brésiliens connaissent très bien l’édition française, et sont donc intéressés par la présence d’éditeurs de l’Hexagone. Même si la production locale est dynamique, les éditeurs brésiliens sont toujours à la recherche d’achats de droits d’ouvrages étrangers.

Dans le domaine du livre jeunesse, les programmes gouvernementaux uniformisent la demande, mais permettent également la publication d’albums haut de gamme. "Le style graphique est très sophistiqué au Brésil, et j’ai l’impression que c’est ce qu’ils recherchent chez nous", commente Fabiana Angelini, responsable des droits pour Casterman, Flammarion - Père Castor et Autrement Jeunesse.

 

Le livre pratique trouve également écho auprès des éditeurs brésiliens. "Il y a un vrai marché de livres pratiques au Brésil", déclare Marion Girona, responsable des droits pour Fleurus-Mango-Rustica-Mame. "Par rapport à mon catalogue jeunesse, j’ai trouvé que les réactions étaient plus positives pour le pratique, secteur où le marché semble plus ouvert, plus varié." Ouvrages de cuisine, de loisirs créatifs, de parenting - peut-être les suites du bestseller mondial Bébés made in France, encore sur les tables en librairies ? - lui ont été particulièrement demandés.

 

La bande dessinée française en pleine hausse de notoriété

En matière de BD, "c’est un marché prometteur […] le franco-belge reste marginal, mais beaucoup d’éditeurs jeunesse et généralistes commencent à s’y mettre", résume Edmond Lee des Humanoïdes Associés. Preuve en est que l’éditeur brésilien de bande dessinée Nemo, bien connu des éditeurs français, puisqu’il est dirigé par un Français et qu’il publie Enki Bilal, Jacques Tardi, Moebius, Hugo Pratt, entre autres, "vient de gagner le prix du meilleur éditeur en 2013, décerné par Troféu HQMIX, une association de bédéistes brésiliens, et l’Institut des arts graphiques du Brésil, pour la deuxième année consécutive", ajoute-t-il. La collection Moebius, quant à elle, a remporté le prix du meilleur projet éditorial.

Le monde de la BD au Brésil semble donc se tourner à présent vers l’Europe, et c’est une bonne nouvelle !

 

La Biennale de São Paulo permet de remplir les objectifs que la participation à un salon du livre sous-entend : avoir une vision générale du marché du livre, en identifier les acteurs clés, les bons interlocuteurs, rencontrer des partenaires, découvrir de nouveaux éditeurs, improviser des rencontres. Si les rendez-vous dans les bureaux sont un peu laborieux (transport des livres ou présentation sur tablettes, temps de transport), ils présentent l’avantage d’une grande disponibilité des éditeurs brésiliens et donc de mieux les connaître.

  

Le Brésil est le pays invité d’honneur du Salon du livre de Paris 2015. Ce sera l’occasion d’accueillir une belle délégation d’éditeurs brésiliens (une vingtaine) de tous les domaines. Les journées professionnelles du BIEF, organisées les deux jours précédant le salon (17 et 18 mars), permettront, nous l’espérons, d’approfondir les liens qui existent déjà entre l’édition française et l’édition brésilienne.

Jean-Guy Boin, directeur général du BIEF, a rencontré de nombreux éditeurs pour construire la liste des participants et le programme de ces journées.

 

Rappelons que le BIEF a publié ces dernières années plusieurs études et enquêtes sur le Brésil : une enquête thématique sur l'édition de littérature (2013), une étude généraliste sur l'édition brésilienne (2013) et une enquête sur le livre d'art (2012).

 

Par ailleurs, le Centre national du livre (CNL) a annoncé, dans le cadre de cette invitation et de son souhait d’encourager fortement la traduction et la publication de nouvelles œuvres brésiliennes en français, la mise en place d’une aide exceptionnelle, permettant la prise en charge jusqu’à 70% de leurs coûts de traduction.

Le département de la création du CNL est à votre disposition pour vous apporter toutes les précisions nécessaires.

 

La prochaine Biennale du livre brésilienne aura lieu à Rio de Janeiro, du 3 au 13 septembre 2015.


Laurence Risson

Précédent Suivant

Plus d'infos