Nous vivons le commencement d’un monde. Vécu dans la crainte, ce surgissement correspond au naufrage du monde ancien, celui dans lequel nous sommes nés. D’où la sourde inquiétude qui habite nos sociétés. Compréhensible, elle doit être dépassée. Nous sommes en marche vers une modernité « métisse ». Deux malentendus nous empêchent de prendre la mesure de l’événement : on évoque un « choc des civilisations », alors qu’il s’agit d’une rencontre, on parle d’une aggravation des «différences », quand les ressemblances, d’une culture à l’autre, n’ont jamais été aussi fortes. Jean-Claude Guillebaud décrit ici l’avènement d’une prodigieuse culture planétaire.