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Compte rendu

Renouer avec les marchés latino-américains

avril 2022

14 au 18 mars 2022

La French Week Latina a mobilisé presque 200 professionnels du livre de France et de sept pays d’Amérique Latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Mexique et Pérou), autour d’une semaine de conférences et de rendez-vous en ligne.


Suite à l’intérêt manifesté notamment par les éditeurs argentins lors de la première French Week en 2021, le BIEF a organisé une semaine de rencontres numériques pour ses adhérents et les éditeurs d’Amérique latine. 70 maisons françaises, et plus de 80 personnes les représentant, se sont inscrites à cette French Week dans le but de développer leurs liens avec des éditeurs qu’ils voient peu ou encore inconnus. Accompagné d’un catalogue numérique bilingue espagnol-portugais (à télécharger ci-contre) recensant le/les titre(s) phare(s) des participants français, ce projet a permis de renouer avec les marchés latino-américains, avec cependant le regret que les grands éditeurs brésiliens n'aient pas été au rendez-vous.


Les éditeurs chiliens, certes représentés par des structures de taille moyenne mais pas les grands groupes transnationaux, ont très vite réagi à l’invitation. L’édition dite indépendante est très active au Chili et ce fut l’occasion de se le rappeler. Pour la Colombie, les participants étaient moins nombreux mais quelques grands groupes étaient représentés tels Panamericana ou Penguin Random House. 


Vincent Zonca (attaché pour le livre à l'Ambassade de France au Brésil), 

Dante Cid (syndicat des éditeurs au Brésil), Nicolas Roche (BIEF), Marly Peres (interprète) 


En ouverture et d’une certaine façon en préambule de cette semaine de rendez-vous, une conférence en ligne avec Francys Zambrano Yanez (éditions Gründ) pour la France, Victor Malumian (Godot Ediciones) pour l’Argentine, Miriam Martinez (Akal Infantil) pour le Mexique et Francisca Jimenez (Association des éditeurs du Chili) a permis de rappeler la situation des différents marchés ; très instables pour certains notamment celui de l’Argentine, leur usage (très faible) de l’édition numérique et leurs enjeux de collaboration pour s’affirmer vis-à-vis de l’édition espagnole. Une gageure linguistique également pour accompagner les jeunes lecteurs dans la découverte de la lecture et de leur patrimoine.

 

Rappelons que les cessions de droits avec l’Amérique latine hispanophone correspondent à environ 20% des cessions réalisées avec la langue espagnole. L’Argentine et le Mexique étant alternativement les premiers acheteurs selon les années - mais toujours les locomotives - ; l’Argentine pour les SHS et le Mexique pour la jeunesse. La bande dessinée commence à prendre sa place sur ces marchés également.


La discussion franco-brésilienne entre Dante Cid du syndicat des éditeurs et libraires, Rui Campos des librairies Travessa, Georges-Marc Habib de la librairie l’Atelier et du regroupement Librest, et Benoit Vaillant de la société de diffusion-distribution Pollen a permis d’aborder le sujet de la librairie et de la distribution. Le premier constat, propre à tous, a été l’intérêt porté au livre pendant la crise sanitaire. Les différences se sont fait jour dans l’organisation des marchés respectifs car si les professionnels français bénéficient d’une véritable chaîne du livre et d’une solide interprofession, le Brésil ne connaît ni le prix unique, ni la distribution commune de plusieurs catalogues, ni le référencement que proposent Electre ou Dilicom.


Autant d’outils facilitateurs pour le libraire et la diffusion du livre sur un territoire donné qui permettraient de mieux s’interposer entre le lecteur et Amazon. Très intéressé donc par ce type d’outils, Rui Campos qui représente l’une des plus grandes chaînes de librairies au Brésil, a également découvert la collaboration qui peut s’établir entre librairies, à l’image de ce que propose Librest. Là encore, avec des solutions techniques au service de la librairie.


Laurence Risson

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