Articles

Imprimer Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn

Compte rendu

Retour sur le Fellowship destiné aux éditeurs francophones de BD et de jeunesse

janvier 2022

04 au 10 décembre 2021

La deuxième édition du Fellowship d’éditeurs francophones de jeunesse et de bande dessinée, organisée par le BIEF, a rassemblé sept éditeurs venus d’Algérie, du Canada, d’Haïti, de Pologne, de Suisse, du Togo et de Turquie à l’occasion du Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil.


En partenariat avec le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis (SLPJ), le Centre national du livre (CNL) et l’Institut français, et avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la deuxième édition du Fellowship d’éditeurs francophones de jeunesse et de bande dessinée s’est déroulée en présentiel en décembre 2021 à Paris.


Si les aléas de la fin d’année ont empêché la venue de qautre éditeurs, sept ont bien pu être présents, originaires d’Algérie, du Canada, d’Haïti, de Pologne, de Suisse, du Togo et de Turquie. Trois d’entre eux avaient pris un stand au SLPJ : sur le stand Québec, Rhéa Dufresne présentait les livres des éditions Les 400 coups et dans l’espace du "Grand marché de la petite édition", Dorota Hartwich représentait les éditions polonaises Format et Hadi Barkat, les éditions suisses Helvetiq


Le BIEF a publié à cette occasion un catalogue collectif des titres phares des maisons d'édition invitées.

  

Au Salon de Montreuil, l’édition étrangère est minoritaire, offrant une large place à l’édition française, dont les participants au Fellowship ont découvert la richesse et la variété. Le SLPJ a proposé des rencontres avec des illustrateurs et des auteurs ainsi qu’avec les libraires, médiathécaires ou organisateurs de festival. Elles se sont déroulées en présence également d’éditeurs étrangers, invités par l’Institut français.


Les Fellows au Salon du livre jeunesse à Montreuil  


Hors du salon, des tables rondes, des visites d’institutions du livre et de maisons d’édition spécialisées en jeunesse et en bande dessinée ont été organisées à Paris. "Rencontrer des personnes dans ce monde depuis des années et qui ont édité des ouvrages connus et adorés était une opportunité précieuse", juge Hadi Barkat des éditions Helvetiq.

 

Encourager les coéditions entre éditeurs français et francophones


Les échanges entre les participants et les divers acteurs de la chaîne du livre en France ont également mis en lumière la disparité des situations de chaque pays : si les éditeurs de jeunesse et bande dessinée québécois ont réussi à se développer au sein d’un marché longtemps dominé par l’édition française, à la faveur notamment d’une loi "protectrice", leurs collègues suisses continuent de vivre à l’ombre du grand marché français. En Algérie, la difficulté de travailler avec les éditeurs français sur des coéditions ou des échanges de droits en langue arabe ne favorise pas le développement d’une édition jeunesse et bande dessinée, cela malgré la population très jeune du pays. Un constat partagé par les éditeurs du Togo ou d'Haïti, pays où l’étroitesse des marchés et les pratiques de lecture, loin de nos habitudes de consommation "express", rendent leur tâche encore plus compliquée.


Si les éditeurs français se sont montrés attentifs à la pluralité des réalités de ce marché francophone, ils ont aussi manifesté leur intérêt pour les témoignages des éditrices turque et polonaise sur leurs propres marchés et sur leurs visions de la francophonie. Des expériences nouvelles, comme les coéditions mises en œuvre par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, ouvrent de nouveaux champs aux responsables de droits français pour qui les problématiques d’échanges avec les éditeurs francophones sont encore, pour une bonne part, nouvelles. 


Une des priorités de ce Fellowship était donc d’encourager également les coéditions entre éditeurs francophones : "J'ai appris l'existence de coéditions mutualisées pour les pays francophones lointains géographiquement du continent européen. C'est intelligent pour apporter une offre en adéquation avec ces marchés et ainsi encourager la lecture en langue française dans le monde. Pour notre maison d'édition, ce serait attrayant de tenter un premier projet de ce type", explique Hadi Barkat.


Stéphanie Suchecki et Pierre Myszkowski