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Compte rendu

Retour sur les rencontres franco-italiennes

juillet 2021

21, 22 & 23 juin 2021

66 éditeurs dont 30 italiens et 36 français ont participé aux rencontres franco-italiennes, organisées en ligne par l’Agence italienne pour le commerce extérieur en collaboration avec l'Association italienne des éditeurs et le BIEF. Bien que les deux marchés du livre aient bien résisté à la crise, l’échange de droits entre la France et l’Italie est à redynamiser, notamment en ce qui concerne les achats de droits italiens par les éditeurs français. 


À un an de l’invitation d’honneur de l’Italie au Salon du livre de Paris, dont la tenue a été annulée deux fois pour des raisons sanitaires, l’AIE, le BIEF et l’Agence italienne pour le commerce extérieur ont réuni près de 70 éditeurs français et italiens pour faire un point sur les échanges de droits entre les deux pays. Partenaires de longue date, ils entretiennent des liens étroits mais organisateurs et participants se sont vite accordés sur la nécessité de renforcer le dialogue en ce temps de pandémie. 

 

Nicolas Roche (BIEF) pendant sa présentation du marché du livre français

Un bref bilan de l’évolution des marchés respectifs depuis le début de la crise sanitaire a confirmé que l’édition a finalement su rapidement s’adapter aux changements et n’a pas été trop impactée grâce notamment aux importantes aides publiques en France comme en Italie. Si le chiffre d'affaires des éditeurs français n’a baissé que de 2,3% en 2020 par rapport à 2019, il a même augmenté en Italie : +2,4% (en comptant les publications papier, les ebooks et les livres audio), les institutions italiennes ayant été particulièrement attentives à l’édition en reconnaissant plus vite qu’en France le livre comme étant un bien essentiel. Le nombre de lecteurs italiens, habituellement l’un des plus faibles en Europe, a également grossi, constate Fabio Del Giudice de l’Association italienne des éditeurs, l’équivalent italien du BIEF, qui a fêté ses 150 ans en 2019. Cependant, tout comme en France, le nombre de nouveaux titres (69 608) a baissé en 2020 : -5,6%, les principaux secteurs restant la fiction (32%), la non-fiction générale (27%), la "non-fiction professionnelle" (20%) et la jeunesse (10,5%).


Des histoires spécialement écrites pour être vendues à l’étranger

Concernant l’activité internationale, elle n’a cessé de se développer en Italie ces vingt dernières années, même si, contrairement à la France, les éditeurs achètent plus de droits qu’ils n’en vendent. En 2020, 13 300 titres, soit 17% des livres publiés, étaient des traductions, dont 62% de l’anglais, suivis des titres français avec 16%. L’Allemagne arrive en troisième position avec 7%. Gianni Peresson, responsable des études à l’AIE, souligne l’intérêt croissant des éditeurs transalpins pour les titres en langues rares qui représentent aujourd’hui 8% des traductions, soit le double par rapport à 1997. Le nombre de cessions a également augmenté de façon continue jusqu’en 2020. Avec 8 586 titres cédés, 12% des titres publiés en italien se sont vendus à l’étranger l’an dernier. Plus de la moitié sont des livres de jeunesse et de fiction. "Depuis quelques années, les éditeurs et les auteurs conçoivent leurs histoires pour un public international, les livres sont écrits pour être vendus à l’étranger", explique Gianni Peresson. Les livres pratiques (+56% de cessions) et les essais (+15%) s’exportent davantage depuis la pandémie. 69% des titres ont été cédés en Europe, la France, l’Allemagne et l’Espagne étant les principaux marchés de vente. Suite à la crise, un recul est à craindre et les éditeurs italiens attendent que le gouvernement prenne des mesures pour soutenir la vente des droits à l’étranger. 

 

L’Italie reste le deuxième acheteur des droits français en 2020

L’année 2020 a également été compliquée pour les échanges de droits en France. La vente des droits y représente entre 4 et 6% en moyenne du chiffre d'affaires des éditeurs, pouvant même aller jusqu’à un tiers pour certaines maisons de jeunesse et de bande dessinée. 14 000 contrats de cessions et de coéditions ont été signés, soit une baisse de 3,5%, ce qui est "moins dramatique que prévu en début d’année", rappelle Laurence Risson du BIEF. Le principal acheteur de droits français en 2020 reste la Chine, suivie de l’Italie devenue le premier acquéreur pour la littérature avec 166 titres. Les documents et les essais français, tout comme la bande dessinée et les livres de jeunesse, se sont également très bien vendus en Italie. De leur côté, les éditeurs français achètent, depuis longtemps, moins de droits aux Italiens et le nombre d’acquisitions a encore diminué en 2020. 1 265 contrats de cessions ont été signés avec les partenaires italiens l’année dernière dont 428 en jeunesse, 374 en bande dessinée et 166 en fiction. Malgré cette baisse l’italien reste la troisième langue traduite en France.


Paolo Grossi (Treccani) présente le nouveau portail Newitalianbooks.it

Afin de promouvoir les titres italiens dans le monde entier, l’Institut Treccani de Rome avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères et en collaboration avec l’AIE a lancé il y a un an la plateforme Newitalianbooks.com. Ce portail a pour objectif de mettre en relation les différents acteurs de la chaîne du livre en Italie et à l’étranger. Les éditeurs eux-mêmes alimentent ce site. Synopsis, biographies d’auteurs, extraits de textes et renseignements sur les droits déjà vendus à l’étranger y sont publiés en italien, en anglais et en français. À ce jour 1 600 fiches sont accessibles sur le portail.


Katja Petrovic

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