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Compte rendu

Le programme Goldschmidt, "une formation complète"

mars 2019

Janvier - mars 2019

Le programme Goldschmidt, destiné aux jeunes traducteurs littéraires venant de Suisse, de France et d’Allemagne fêtera ses vingt ans l’année prochaine. Soutenu par l’OFAJ et organisé par le BIEF, la Foire du livre de Francfort et Pro Helvetia, il bénéficie aujourd’hui d’une excellente réputation et offre un vrai tremplin pour de jeunes traducteurs en début de carrière. Retour sur l’édition 2019.


"Dans le domaine de la traduction littéraire le programme Goldschmidt est aujourd’hui sans doute la formation la plus complète qui existe en Europe", explique Olivier Mannoni, directeur de l’École de la traduction du CNL et ancien président de l’Association des traducteurs littéraires de France (ATLF), venu au Bief pour partager ses expériences avec les participants du programme Goldschmidt 2019. Comment choisir un texte à traduire ? Comment le transposer dans l’autre langue et comment le présenter à un éditeur ? C’est à toutes ces questions, à la fois techniques et pratiques, que le programme Goldschmidt propose des réponses.

 

Pour ce faire, le programme commence par le stage "comment présenter son texte à un éditeur ?". "Ce stage a accru ma capacité à trouver les mots justes pour décrire un texte au-delà du j’aime ou j’aime pas. Cela m’a fait gagner en confiance", témoigne la participante suisse Camille Logoz. Ainsi armés, les dix participants (cinq traducteurs allemands, quatre français et une suisse francophone) ont eu des rendez-vous avec des éditeurs en Allemagne puis en Suisse et en France pour leur proposer leurs traductions. "Un échange privilégié et très personnel. Cela permet d’établir un contact direct. Nous sommes vraiment considérés comme des gens professionnels, je me sentais pris au sérieux", explique Gaël Le Lostec. Grâce au soutien de Pro Helvetia, partenaire du programme depuis 2012, les participants ont rencontré des éditeurs à Zurich et - pour la première fois en 2019 - également à Lausanne et Genève. Si le programme comprenait essentiellement des rencontres avec des éditeurs de littérature dans les trois pays - par exemple Matthes & Seitz et Suhrkamp à Berlin, Verticales ou Actes Sud en France, Diogenes ou Noir sur Blanc en Suisse - quelques rendez-vous ont aussi concerné des éditeurs de jeunesse (Didier jeunesse et La Joie de lire), de BD (Reprodukt, ça et là, Delcourt) et de sciences humaines (Les Arènes) afin d’explorer d’autres domaines de traduction.

 

Outre les rencontres, le programme comprend deux ateliers de traduction. Un premier à Berlin, dirigé par Patricia Klobusiczky, et un deuxième à Arles, animé par Stéphanie Lux, ancienne participante du programme et qui traduit depuis l’allemand pour Jacqueline Chambon. Point fort du programme, un travail en tandem, réunissant un traducteur français et un traducteur allemand qui échangent toutes sortes d’informations sur le texte à traduire. "Chaque phrase, chaque virgule est ainsi discutée" explique Benjamin Bernard qui vient des arts plastiques et pour qui ce travail précis sur un texte était une nouvelle expérience. Idem pour Jennifer Dummer, participante allemande. "Chaque séance commence par la lecture du texte original à haute voix, pour en saisir le son et la tonalité. Après il faut oser prendre de la distance par rapport au texte original."

"Ce travail en groupe nous permet d‘apprendre davantage sur la traduction qu’en un an à l’université", s’enthousiasme Patricia Klobusiczky, ravie d’avoir accompagné les traducteurs Goldschmidt cette année encore.  


Katja Petrovic

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