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Une nouvelle étude consacrée à l’édition au Canada anglophone est disponible

décembre 2018

Le Canada est traversé par plusieurs enjeux liés à l’affirmation culturelle du pays : le dialogue entre les francophones et les anglophones, la volonté de différenciation vis-à-vis des États-Unis, la réflexion sur la diversité culturelle propre à ce grand pays d’immigration et la réconciliation avec les peuples autochtones. Des préoccupations qui ont des répercussions sur le secteur éditorial.


La volonté d’affirmation culturelle du Canada oriente l’ensemble des acteurs vers des thématiques propres au pays et tend à rendre plus difficile l’accès du marché aux ouvrages étrangers. Parallèlement, pourtant, les professionnels du livre s’accordent pour considérer que la jeune génération d’auteurs canadiens traite de sujets de plus en plus universels.

 

Le cadre législatif et institutionnel du secteur éditorial canadien est également largement marqué par cette exigence d’affirmation culturelle, puisqu’il est orienté exclusivement en faveur des auteurs du pays et des éditeurs de capitaux canadiens - des maisons d’édition dont 75 % au moins du capital est détenu par des nationaux, par opposition aux filiales états-uniennes ou anglo-saxonnes qui ont longtemps occupé la quasi-totalité du marché.

 

Le paysage éditorial est scindé en deux types d’acteurs : les multinationales, d’une part, et les éditeurs de capitaux canadiens d’autre part. Pourtant la dichotomie n’est pas si nette, à bien des égards. En effet, plusieurs multinationales développent d’importants programmes éditoriaux d’auteurs canadiens et jouent un rôle important au niveau local. Certaines de ces multinationales ont également absorbé des éditeurs canadiens historiques, tel McClelland & Stewart qui fait désormais partie du groupe Penguin. Les éditeurs de capitaux canadiens sont, quant à eux, très dynamiques ; ils bénéficient du soutien des pouvoirs publics et génèrent collectivement une très riche émulation.

 

Au sein de la production, on peut noter l’importance des formats digitaux et notamment du livre audio qui, depuis 2-3 ans, est devenu le nouvel enjeu de production pour les éditeurs canadiens, à la suite du livre numérique. Enfin, les éditeurs sont très intégrés au sein du territoire nord-américain : d'une part, un pourcentage très important des contenus éditoriaux vendus sur le territoire canadien sont, en réalité, des contenus états-uniens, via l’activité des multinationales et via les importations, d’autre part, les éditeurs de capitaux canadiens exportent massivement leurs ouvrages vers les États-Unis. Les acquisitions de droits étrangers sont pénalisées par les programmes d’aides dédiés exclusivement aux ouvrages d’auteurs canadiens.


Claire Mauguière

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