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Compte rendu

80 professionnels américains ont participé à l'expo-cocktail BD à New York

juin 2018

Lors de la première édition de la New York Rights Fair et de BookExpo America, le BIEF a organisé une expo-cocktail BD réunissant 80 professionnels américains et des responsables de droits français dans le cadre de la French Comics association (FCA), créée par les éditeurs BD en 2015 grâce à une subvention exceptionnelle du CNL.

Retour sur cet événement avec Ivanka Hahnenberger qui conseille le BIEF pour ses actions BD aux États-Unis et Étienne Bonnin, directeur des droits étrangers chez Glénat.


BIEF : Cela fait trois ans que le CNL accorde une aide exceptionnelle au groupe BD du SNE pour promouvoir la BD franco-belge aux États-Unis. D’importants moyens ont été déployés pour organiser un stand collectif à la NY Comic Con et au congrès de l'ALA, la venue d'éditeurs américains à Angoulême et deux "expo-cocktails BD" à New York. Ces efforts ont-ils porté leurs fruits ?

 

Étienne Bonnin : Le marché américain s’ouvre à la bande dessinée depuis quelques années. L’initiative de la French Comics Association a débuté alors que cette ouverture commençait et a agi comme un catalyseur pour les relations entre éditeurs français et américains. L’édition de BD française a alors augmenté sa visibilité et sa présence sur le territoire, permettant aux éditeurs d’élargir leur réseau et de montrer la diversité de la production francophone.

 

Ivanka Hahnenberger : Oui ! Depuis deux ans, l’idée du cocktail que nous organisons avec le BIEF au moment de BEA est de faire venir des éditeurs qui ne sont pas seulement spécialisés en BD, des éditeurs qui ne connaissent pas, ou peu, l’incroyable offre en BD qui leur est proposée. Grâce à l’exposition de livres (cette année 250 titres de 17 maisons d’édition), les éditeurs ont eu une excellente occasion de voir la qualité et la variété de la production franco-belge, qui plus est dans un contexte "hors-foire" détendu.

Ce qui est intéressant et que je constate depuis deux ans, c’est que de plus en plus de "décisionnaires" viennent au cocktail, y compris des éditeurs de maisons généralistes. Ces responsables de maisons sont à la recherche de nouveaux lecteurs et au travers de cette exposition, ils voient les opportunités d’élargir leur lectorat. Concernant Angoulême, l’aide proposée aux éditeurs américains pour favoriser leur venue au Festival est également très précieuse : après une première année de "découverte", ils sont plusieurs à revenir les années suivantes, à leurs frais.

 

BIEF : Selon les chiffres du SNE le nombre des cessions est pourtant resté stable…

 

Ivanka Hahnenberger : Oui, mais le nombre d’éditeurs qui regardent et qui demandent des titres a augmenté. Les éditeurs mettent du temps à se décider, c’est un travail sur le long terme. De nouvelles maisons d’édition qui achètent de la BD franco-belge se sont créées et plusieurs marques de grands groupes se sont également lancées dans l’achat de BD francophones.

 

Étienne Bonnin : Dans un pays comme les États-Unis où les achats de droits sont peu fréquents et ne font pas partie des coutumes, cette stabilité est une excellente nouvelle. Cela prouve que non seulement les éditeurs américains se sont jetés à l’eau mais en plus qu’ils continuent de nager !

 

BIEF : Quels sont les grands succès de la BD franco-belge aux États-Unis en 2018 ? Combien de titres avez-vous cédé cette année ?

 

Étienne Bonnin : Les grands succès : Christophe Chabouté, dont trois titres ont été publiés aux États-Unis, est nommé deux fois aux Eisner Awards cette année - aux côtés d’autres auteurs français d’ailleurs. Neuf titres Glénat ont été cédés à date. Ils paraîtront en 2018 ou 2019. Mais l’année n’est pas terminée ! Et d’autres ouvrages cédés les années précédentes seront publiés en 2018.

 

BIEF : La BD du réel s’est fortement développée en France, les éditeurs américains sont-ils sensibles à cette tendance ? Quels sont les formats et les contenus qui les intéressent le plus ?

 

Ivanka Hahnenberger : La BD du réel est une tendance également très importante aux États-Unis. Je remarque également un intérêt pour les titres de plus de 120/150 pages... Mais il n’y a pas vraiment de règles, cela dépend de chaque maison d’édition.

 

Étienne Bonnin : Principalement la BD de genre pour les éditeurs traditionnels de BD, le roman graphique et la BD jeunesse ou le Young Adult pour les autres.


Propos recueillis par Katja Petrovic et Anne Riottot

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