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Parution de l'étude sur l'édition en Roumanie

juin 2018

Avec un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, le marché du livre en Roumanie est modeste. Après quelques années de baisse, le secteur est en reprise grâce à une meilleure santé économique du pays et aussi à la baisse de la TVA appliquée spécifiquement au livre depuis 2016.


En Roumanie, le secteur scolaire et parascolaire domine fortement le marché du livre, avec 40 % du chiffre d'affaires total. Grâce à l’acquisition en 2016 d’un grand nombre de manuels par le ministère de l’Éducation, les éditeurs scolaires ont enregistré une hausse de leurs ventes.

 

Une spécificité roumaine concerne l’identité composite des éditeurs, à la fois scolaire et généraliste. Beaucoup de maisons ont ainsi élargi leur domaine de publication aux manuels scolaires, comme Humanitas, Corint, ou All ; à l’inverse, d’autres maisons centrées sur l’édition scolaire ont fini par développer un catalogue d’édition généraliste, comme Paralela 45 et Art. La hausse du CA scolaire profite donc à des éditeurs  également généralistes.

 

Une soixantaine de maisons réellement actives composent le paysage éditorial et quelques groupes tirent leur épingle du jeu avec un chiffre d’affaires qui dépasse les deux millions d’euros (Litera, Art, Polirom, Humanitas, Nemira, Trei, Corint, All, Rao). Parmi eux, Humanitas et Polirom ont un catalogue prestigieux de littérature roumaine et étrangère.

 

Un goût prononcé pour les traductions

 

Les éditeurs roumains sont particulièrement attentifs aux succès internationaux et acquièrent beaucoup de titres étrangers : plus de la moitié des publications sont des traductions. Les tirages moyens pour la fiction étrangère sont d’ailleurs souvent supérieurs (2 000 exemplaires) à ceux observés dans d’autres domaines (1 000 à 1 500 exemplaires par titre en moyenne). Les livres récompensés par les grands prix littéraires français ont de bonnes chances d’être traduits en Roumanie. Polars et livres jeunesse français sont également appréciés. Même si l’on ne peut pas toujours parler de politique éditoriale, toutes les grandes maisons d’édition publient des auteurs francophones. En 2017, 305 cessions de droits ont été réalisées par les éditeurs français vers le roumain et sont en progression chaque année (263 cessions en 2016). La francophonie historique du pays joue probablement en faveur de ces auteurs et éditeurs, malgré un regard des éditeurs roumains toujours porté un peu plus vers le monde anglo-saxon.

 

L’édition jeunesse en plein boom

 

Le secteur du livre pratique et du développement personnel, tendance phare il y a cinq ans, reste dynamique. Les ventes y sont importantes mais semblent aujourd’hui devancées par celles de l’édition jeunesse. Les albums jeunesse affichent une belle progression depuis deux ans : preuve de la vitalité du secteur, la plupart des grandes maisons d’édition ont démarré une collection jeunesse illustrée. Il s’agit non seulement de livres traduits, mais aussi de livres écrits et illustrés par des auteurs roumains.

Deux directions notables ces dernières années : on remarque un net intérêt de la part des lecteurs et des éditeurs pour la littérature policière, étrangère et roumaine, de même que pour la bande dessinée.


Clémence Thierry

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