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Zellige, l'expérience originale d'un éditeur français avec l'édition marocaine

mars 2017

La maison d'édition Zellige a été créée avec l'objectif de faire circuler les livres dans les quatre pays, Algérie, France, Maroc, Tunisie. Avec la volonté affirmée que les échanges n’aient pas lieu uniquement dans le sens Nord/Sud.


Résolument tourné vers l’international, avec un catalogue diversifié (romans, essais, albums), Zellige a pour dessein de développer des partenariats étroits avec des éditeurs, libraires et diffuseurs du monde francophone, d’où ce choix du nom de Zellige (motif ornant les intérieurs dans le monde arabe), évoquant cette mosaïque qui réunit Zellige et ses partenaires. Cette maison s’attache à ce que les ouvrages puissent paraître quasi simultanément dans les différents pays concernés et, chaque fois, à des prix adaptés au pouvoir
d’achat local.

 

Les programmes ne sont pas initiés systématiquement depuis la France. Sur la cinquantaine de titres du catalogue, près de la moitié a eu pour origine l’un ou l’autre des partenaires de Zellige, en Algérie, en Belgique, en Haïti, au Liban, au Maroc, en Suisse, en Tunisie…

 

Questions à son directeur, Roger Tavernier

 

BIEF : Qu’est-ce qui vous a amené à la création d’une structure comme Zellige ?

 

Roger Tavernier : Même si aujourd’hui Zellige a étendu son activité à d’autres territoires, c’est bien le Maghreb qui en est à l’origine. Et ce à partir d’un constat : si les échanges Nord/Sud (France/Maghreb) prédominaient, le prix des livres français constituaient, in fine, un obstacle. Dans l’autre sens, Sud/Nord, les mouvements étaient très faibles, faute pour les éditeurs maghrébins de pouvoir se faire diffuser en France. Quant à la circulation inter-Maghreb, elle était aussi peu importante.

Zellige a donc été créé avec pour objectif de faire circuler les livres dans les quatre pays, Algérie, France, Maroc, Tunisie. Avec la volonté affirmée que les échanges n’aient pas lieu uniquement dans le sens Nord/Sud.

 

BIEF : Quels sont les types de coopérations avec les éditeurs marocains ?

 

R. T. : Pour s’en tenir au Maroc, il peut s’agir de cessions de droits, comme ce fut le cas par exemple pour Le drame linguistique marocain ou pour Des Bédouins dans le polder, de Fouad Laroui, publiés au Maroc par les éditions Le Fennec. Zellige, de son côté, a acheté à Tarik éditions les droits de La langue française vue de la Méditerranée et d’Une vie sans concessions de Driss Chraïbi.

Ou de coéditions – qu’elles soient initiées par Zellige (Kalila et Dimna, le grand classique de la littérature jeunesse) ou par un éditeur marocain comme Tarik pour Algérie-Maroc, histoires parallèles, destins croisés, de Benjamin Stora, dont nous sommes l’éditeur pour la France.

Autre cas de figure, le tirage à la suite – soit pour un éditeur marocain, soit pour une diffusion sous la marque Zellige par Sochepress (par exemple le récent succès de La Sultane du Caire de Dima Droubi) – qui permet de pratiquer des prix minorés tout en conservant une légère rentabilité. Quant aux droits, ils sont calculés à partir du prix de vente marocain, une logique bien comprise par nos auteurs.

 

BIEF : Y a-t-il des traductions en arabe ?

 

R. T. : Les traductions en langue arabe sont plus rares. Pour l’instant – tout au moins au Maroc – un seul titre en a été l’objet : Le sommeil des volcans de Sabine Wollbrecht par les éditions Toubkal. C’est le chantier en cours...



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