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Compte rendu

Le programme franco-allemand Goldschmidt à la Foire de Francfort : faire la lecture en V.O. et en V.F.

décembre 2013

Le programme franco-allemand Georges-Arthur Goldschmidt permet, depuis plus de dix ans, à de jeunes traducteurs littéraires de travailler en groupe, sous l’égide de deux traducteurs confirmés.


Chaque année, ce programme franco-allemand, coorganisé par le BIEF, l’OFAJ, la Foire du livre de Francfort et Pro Helvetia, est mis à l’honneur lors de la Foire le temps d’une lecture en tandem, où l’auteur et le traducteur lisent des extraits du texte dans la version originale et dans la version traduite, et à laquelle sont présents tous les participants.

 

Cette expérience particulière fut vécue cette année par Magali Tardivel-Lacombe aux côtés de Jo Lendle, auteur de Die Kosmonautin (publié aux éditions DVA), roman qu’elle avait choisi de traduire dans le cadre du programme. Les spectateurs présents sur le stand d’Arte, où se déroulait cette lecture à deux voix, ont été touchés par la complicité émanant de l’auteur et de sa traductrice.

Même si Magali Tardivel-Lacombe avait déjà – comme les autres participants – lu en tandem à la fin du programme, l’expérience à Francfort lui a apporté de nouvelles sensations, comme celle "d’un gigantesque tourbillon". 

"Un bon texte, et donc une bonne traduction, doit pouvoir passer à l’oral sans dommage, souligne Magali Tardivel-Lacombe. Cette lecture m’a rappelé que mes traductions ne peuvent éviter un passage régulier au “gueuloir” cher à Flaubert !"

 

Alors que le travail de traduction est souvent solitaire, le programme Goldschmidt astreint les participants à travailler de concert. Pour elle, qui est devenue traductrice "un peu par hasard", pour répondre à son goût pour la langue et les mots, ce travail commun était essentiel : "J’avais besoin d’un cadre et d’un groupe pour confronter ma pratique autodidacte de la traduction."

 

Le programme Goldschmidt a pour but de faire travailler dans le détail quelques pages d’un texte, jusqu’à une traduction la plus "parfaite" possible. "On va jusqu’à débattre de la dissonance de deux mots successifs", raconte Magali.

Si les questions de traduction et les débats l’ont passionnée et enrichie, elle évoque néanmoins des discussions parfois "paralysantes", après lesquelles il faut savoir "retrouver le calme de la solitude". Car, tout comme l’auteur, le traducteur doit assumer pleinement chacun de ses choix.

En 2014, le programme Goldschmidt se déroulera, comme chaque année, de janvier à mars, alternativement à Paris, Arles, Berlin. Pour la première fois, il sera également soutenu par l’Union européenne, à travers le programme Leonardo.


Anne Béraud

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