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Compte rendu

La France, pays invité d’honneur d’une Foire de New Delhi en plein essor

février 2013

La France était le pays invité d’honneur à la World Book Fair de New Delhi, du 4 au 10 février 2013. À cette occasion, l’ambassade de France et l’Institut français en Inde, ainsi que le BIEF ont joint leurs efforts pour assurer à la délégation de professionnels présents, aux auteurs et aux livres français une forte visibilité lors de cet évènement incontournable de la profession en Inde. Compte rendu détaillé de cet événement par Judith Oriol, attachée pour le livre et l’écrit à l’ambassade de France à New Delhi.

La France était le pays invité d’honneur à la World Book Fair de New Delhi, du 4 au 10 février 2013. À cette occasion, l’ambassade de France et l’Institut français en Inde, ainsi que le Bureau international de l’édition française ont joint leurs efforts pour assurer à la délégation de professionnels présents, aux auteurs et aux livres français une forte visibilité lors de cet évènement incontournable de la profession en Inde.
Compte rendu par Judith Oriol, attachée pour le livre et l’écrit à l’ambassade de France à New Delhi.
 
Une édition 2013 qui marque un tournant
Organisée par l’India Trade Promotion Organisation (ITPO) et le National Book Trust – l’équivalent du Centre national du livre dépendant du ministère indien de la Culture -, la World Book Fair était biennale jusqu’à 2012. À partir de la 20e édition, soit après 40 ans d’existence, le NBT a décidé d’en faire un rendez-vous annuel de l’édition en Inde et de renouer, par la même occasion, avec la tradition des pays invités d’honneur, en commençant avec la France, en 2013, pour sa 21e édition. 

En 2012, le BIEF, appuyé par le Bureau du livre à New Delhi, a souhaité renouer avec la WBF de New Delhi, après des années de non-participation française, celle-ci apparaissant comme la vitrine la plus appropriée pour les échanges professionnels entre éditeurs français et indiens.
Les évènements mettant le livre au cœur de leurs préoccupations se multiplient en Inde, mais sur des modèles différents. Il y a, d’une part, une multitude de festivals littéraires centrés sur les auteurs et les débat d’idées – le DSC Jaipur Literature festival étant le plus célèbre et couru d’entre eux – et, d’autre part, des foires du livre commerciales, des foires de libraires comme celle de Calcutta, qui accueille plusieurs millions de visiteurs chaque année.
La World Book Fair de New Delhi commence de son côté à accorder une réelle place à des évènements et à des rencontres pour les professionnels. Parmi ses initiatives, on peut souligner les deux matinées qui leur sont réservées ; un pavillon entièrement dédié à la jeunesse, avec de nombreuses animations ; des lieux d’échanges avec les auteurs indiens dans chaque hall de la Foire ; ou encore des "New Delhi Rights Table", réunissant de nombreux éditeurs indiens en amont de la WBF (2 et 3 février) pour faciliter les interactions entre les marchés des différentes langues indiennes et promouvoir les échanges de droits entre langues indiennes et entre langues indiennes et anglaise.
 
Une mobilisation de la France sans précédent
Le partenariat avec le BIEF a permis à la France une présence significative, avec le pavillon français dans le hall international proposant près de 1 500 livres français tous domaines confondus. La commercialisation des ouvrages était assurée par Bingsha Shatabdi, librairie francophone basée à Calcutta, qui a pu ensuite reprendre une partie des invendus pour les mettre en vente dans sa librairie.
 
Ces sept jours de présence française se sont déclinés bien entendu en évènements littéraires, incluant des rencontres, des ateliers d’écriture, des lancements de livres autour d’auteurs comme Tahar Ben Jelloun, Kenizé Mourad et Dominique Sigaud. Mais les organisateurs de la WBF ayant souhaité en faire une vitrine de la France au sens large, la programmation s’est également ouverte aux secteurs artistique et audiovisuel, avec une exposition de photographies "France Heritage" et des projections quotidiennes de films français.
 
Pour son édition de 2013, le National Book Trust avait offert la meilleure place à la France, lui permettant d’avoir une visibilité maximum pour les 700 000 visiteurs de la Foire et, par la même occasion, toute l’attention des médias indiens couvrant l’évènement. La participation française a d’ailleurs été largement saluée par l’ensemble de la presse indienne.
 
Ce focus sur la France est extrêmement précieux dans le cadre général de l’essor des échanges de droits et de la coopération entre éditeurs indiens et français développée par le Poste ces dernières années. Il a représenté une réelle possibilité d’asseoir cette dynamique d’échanges professionnels entre nos deux pays. À cette fin, des rencontres professionnelles franco-indiennes ont été organisées toute la journée du 5 février pour les éditeurs de fiction, de non-fiction et de jeunesse des deux pays (voir ci-dessous).
 
Une délégation française composée de partenaires institutionnels, d’éditeurs et de responsables de droits étrangers (Hatier, Didier Jeunesse, Casterman-Flammarion/Père Castor/Autrement, Le Seuil, Stock, Nathan Jeunesse, Robert Laffont, Albin Michel ou encore Esmod) et d’auteurs avait fait le déplacement. De plus, l’Asfored et l’ESCP Europe avaient décidé d’emmener les 25 étudiants de leur Mastère en management de l’édition à la WBF de New Delhi en guise de voyage d’étude annuel à l’étranger. Ces déplacements sans précédent sur une foire du livre en Inde témoignent de l’intérêt croissant des professionnels français pour le marché indien.

Cette Invitation d’honneur fut, entre autres, un moyen d’attirer encore davantage leur attention car, si nous avons à notre disposition de nombreux moyens pour entretenir l’intérêt des éditeurs indiens pour les livres français, nous avons plus rarement des leviers pour sensibiliser les éditeurs français à la situation en Inde. Certaines maisons d’édition françaises ont ainsi saisi cette occasion d’explorer un nouveau marché à travers des échanges fructueux avec leurs homologues indiens visant à développer des partenariats à long terme (cessions de droits, coéditions).
 
=> Voir les témoignages des responsables de droits françaises présentes à la Foire du livre de New Delhi
 
 
Rencontres professionnelles franco-indiennes : une occasion de renforcer la dynamique des échanges
mardi 5 février 2013
 

 

Ces rencontres ont été organisées par le Poste et le BIEF, en partenariat avec le National Book Trust dans le cadre de la World Book Fair.
Quatre escales lors de ce séminaire, pendant lesquelles quatre duos franco-indiens ont dressé un panorama de la production générale de chaque pays, puis par secteur : en non-fiction, en fiction et en littérature jeunesse.
 

 

 

Ont participé à ce séminaire :

 

 

  • Alain Gründ (président du BIEF) et Sudhir Malhotra (président de la Federation of Indian Publishers et directeur de Orient Publishing/Vision Books),
  • Marianne Durand (directrice de Nathan Jeunesse/Syros) et Urvashi Butalia (directrice des éditions Zubaan),
  • Benita Edzard (directrice des droits étrangers chez Robert Laffont) et Karthika V. K. (éditrice chez HarperCollins India),
  • Jennie Dorny (droits étrangers au Seuil) qui a présenté le texte de Hugues Jallon (directeur éditorial au Seuil) et Neeta Gupta (codirectrice des éditions Yatra Books).

 

 
=> Voir le programme détaillé dans l'onglet [Plus d'infos]
 
Ces rencontres ont touché le public visé : 90 professionnels (essentiellement éditeurs, traducteurs, libraires, universitaires…) y ont participé. L’objectif de comparer les productions des deux pays a été atteint et les professionnels présents ont pu mieux se connaître en partageant leurs expériences. Le Bureau du livre de ce Poste permet, depuis quelques années, d’accroître les échanges de droits entre les éditeurs français et indiens. Cet événement a permis aux professionnels de formuler leurs attentes et de dégager des perspectives permettant de consolider les relations entre les deux marchés éditoriaux.
 

 

- Judith Oriol, attachée pour le livre et l'écrit, Ambassade de France en Inde

 
Rencontre entre la Fédération des éditeurs indiens et la délégation française à New Dehli
 
À l’initiative de la F.I.P. (Federation of Indian Publishers), une réunion de travail s’est tenue le mercredi 6 février, réunion dont l’objectif était de mesurer l’état de la relation entre l’édition française et l’édition indienne et de trouver des pistes de développement. Sudhir Malhotra, Président de la F.I.P., Asoke K. Ghosh, ancien Président, et d’autres membres du Bureau de la Fédération ont pu rencontrer à cette occasion la délégation française qui réunissait les intervenants français des tables rondes de la veille comme des représentants du Service culturel de l’Ambassade de France en Inde.
Les éditeurs indiens ont observé que la question des territoires pour la cession de droits en langue anglaise était, fréquemment, un obstacle à l’acquisition de droits d’ouvrages français du fait de la pratique courante des cessions de droits mondiaux et non pas territorialisés. Des éditeurs français sont intervenus pour faire remarquer que cette pratique, certes, existe, mais semble se réduire. Ainsi observent-ils qu’il existe des cas de plus en plus fréquents où les éditeurs français sont disposés à céder les droits de langue anglaise qui ne seraient pas nécessairement limités à un territoire, ici, par exemple, l’Inde. Ils sont également très favorables à la cession de droits dans les langues indiennes. Les éditeurs indiens confirment que le développement de publications dans les langues indiennes est réel depuis quelques années et que cela peut être un vecteur d’échanges de droits, pour les achats comme pour les ventes, entre éditeurs indiens et français.
 
Ils ajoutent que les relations professionnelles entre éditeurs STM des deux pays sont faibles, voire inexistantes. La faiblesse du marché en France, comme les importants coûts de traduction dans ces disciplines, sont les principaux éléments d’explication de cette situation. La question de partage des traductions est évoquée, principalement pour le STM, mais également pour les autres domaines éditoriaux. Il est rappelé que cette question relevait d’accords entre chacune des maisons d’édition concernées.
Les représentants du Service culturel rappellent les dispositifs d’aide (ceux du Poste, de l’Institut français de Paris et du Centre national du livre) et invitent les éditeurs indiens à développer les contacts avec eux. Le BIEF suggère d’informer ses adhérents de la tenue de cette réunion et de les inviter à réfléchir aux pistes de développement possibles entre eux et les éditeurs indiens.
Le principe d’une réunion de travail entre des représentants indiens et français à l’occasion de la Foire du livre de Francfort est arrêté et le moment doit en être fixé avant l’été.
 
- Jean-Guy Boin, BIEF

 



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