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Compte rendu

La Foire du livre de Francfort : une plateforme pour les traducteurs et le programme Goldschmidt

décembre 2012

Les traducteurs ont aussi leur plateforme à la Foire du livre de Francfort. Notamment les jeunes traducteurs suisses, français et allemands ayant participé au programme Goldschmidt, que le BIEF organise en partenariat avec la Foire du livre de Francfort, l’Office franco-allemand pour la jeunesse et la fondation suisse pour la culture Pro Helvetia.
Les traducteurs ont aussi leur plateforme à la Foire du livre de Francfort. Notamment les jeunes traducteurs suisses, français et allemands ayant participé au programme Goldschmidt, que le BIEF organise en partenariat avec la Foire du livre de Francfort, l’Office franco-allemand pour la jeunesse et la fondation suisse pour la culture Pro Helvetia. Chaque année, ils sont invités sur le stand d’ARTE pour y présenter leur travail.
 
C’est un moment important pour eux : non seulement l’opportunité de découvrir de nouveaux textes à traduire, mais aussi de se retrouver quelques mois après le programme pour une lecture franco-allemande. Et même si seul l’un des dix participants a ainsi l’occasion de lire un extrait de sa traduction avec son auteur devant le grand public de la foire, les autres participants y assistent avec plaisir. Confronter son travail à tant de lecteurs attentifs est bien dans l’esprit du programme.
 
En lecture cette année : Die Liebe zur Zeit des Mahlstädter Kindes, un recueil de nouvelles du jeune auteur autrichien Clemens Setz (Suhrkamp 2011), dont la traduction par Claire Stavaux paraîtra en France aux éditions Jacqueline Chambon en janvier 2013. Ce moment fut aussi d’ailleurs celui de la première rencontre entre l’auteur et sa traductrice.
 
"Ce texte, je voulais le traduire absolument ; et j’étais très heureuse lorsque j’ai signé le contrat", se souvient Claire Stavaux. Ce n’est pas le cas de tous les participants, comme l’a rappelé le Dr Markus Ingenlath, secrétaire général de l’OFAJ, l’institution finançant le programme depuis sa création en 2000, qui était présent sur le stand. Mais cela n’enlève rien à l’importance de ce programme pour l’échange littéraire entre la France, l’Allemagne et la Suisse.
 
Dans les 18 nouvelles qui composent le recueil, qui a reçu prix de la Foire du livre de Leipzig l’année dernière, Clemens Setz met en scène le sentiment de l’étrange qui naît d’une déviation de la norme, qu’elle prenne la forme de la perversion, de la maladie ou de phénomènes paranormaux qui petit à petit s’introduisent dans la vie des personnages pour la faire dérailler. Un univers sombre dans lequel il n’est pas facile de pénétrer, même pour Claire Stavaux, qui a passé un an avec ce texte pour le traduire : "J’ai fait énormément de recherches, j’ai posé des questions à tout mon entourage… parfois j’ai même rêvé de ces histoires, c’était vraiment intense".
 
L’auteur, lui-même traducteur d’un gros roman de l’américain, connaît bien toutes ces phases de doute : "Vu les questions que Claire me posait pendant qu’elle traduisait mon texte, je me suis dit qu’on était sur la même longueur d’ondes". D’ailleurs, Clemens Setz et Claire Stavaux vont encore faire du chemin ensemble. Les droits pour Indigo, le nouveau roman de Clemens Setz, dont tout le monde parlait à Francfort cette année, ont été achetés en France et Claire Stavaux s’y prépare déjà : 500 pages sur une étrange maladie qui fait naître le crime… Mieux vaut en effet partager cette fascination pour le paranormal pour s’y lancer.

Katja Petrovic

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