Pour une insurrection des sens
Danser, chanter, jouer, pour prendre soin du monde
On peut danser, jouer ou écouter pour prendre soin du monde. Nos arts vivants sont des arts d'être vivants. Mais pourquoi la monoculture de nos espaces de vie écrase-t-elle la pluralité de ces arts ? Comment répliquer à l'anesthésie de nos sensibilités qu'engendrent nos machines à nourrir, à habiter ou à extraire ? L'auteur fait l'hypothèse que, face à la brutalité des extractions morbides, un art des égards répond présent. À la pulsion de mort d'une culture qui veut tout maîtriser, les arts vivants, ceux des artistes et des artisans, résistent et nous rendent existants. Se découvre alors une chanson de gestes, celle de tous ceux qui nous font tenir debout sur la terre. De la danse à la cueillette, de la cuisine aux cabanes, du soin des mots à celui de l'ébéniste s'inventent des manières d'entrer en nature par une culture des lieux et un art des relations. Sans doute que notre tâche est là : apprendre à faire pousser des gestes ajustés.