Pourquoi Paris, pourquoi pas la constellation provinciale,
Issoudun et Guérande, Saumur et Fougères, Besançon
et Sancerre ? C'est que Paris est à la fois l'épicentre
de la Comédie humaine et « une fille, une amie, une
épouse » pour Balzac. Le livre mêle d'ailleurs ces deux
aspects : en même temps qu'on voit se déployer la ville
de Ferragus, de Diane de Maufrigneuse, de De Marsay
et de Rastignac, on suit l'existence de Balzac dans Paris,
ses déménagements sous la pression des créanciers,
ses démêlés avec ses éditeurs, ses malheurs au théâtre,
ses journaux, ses courses dans les rues entre ses imprimeurs, ses marchands de café et ses nombreux amis.
Il est par moments comme fondu dans la foule de ses personnages, ducs et pairs, actrices, espions, journalistes,
poètes et banquiers. Réaliste, Balzac ? « J'ai maintes fois
été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer
pour un observateur ; il m'avait toujours semblé que son
principal mérite était d'être visionnaire, et visionnaire
passionné. Tous ses personnages sont doués de l'ardeur
vitale dont il était animé lui-même. Toutes ses fictions
sont aussi profondément colorées que les rêves », c'est
Baudelaire qui le dit, et c'est aussi ce qui ressort de
ce livre, exploration de la cathédrale balzacienne et
enquête sur son architecte.