Écrire l'histoire de l'Univers, tel est l'objectif commun des physiciens
des particules et des astrophysiciens. Pour y parvenir, deux approches
s'épaulent : la voie de l'infiniment petit, que l'on emprunte via
de gigantesques accélérateurs de particules, et celle de l'infiniment
grand, dont le laboratoire est l'Univers. Un Univers qui est bien loin
d'avoir livré tous ses secrets. On connaît à peine 4,8 % de la matière
qui le constitue, le reste étant composé de matière noire (25,8 %)
et d'énergie noire (69,4 %), toutes deux de nature inconnue. Et si
la récente découverte du boson de Higgs valide le Modèle standard
de la physique des particules, celui-ci est toujours incomplet et doit
être étendu - ou dépassé.
Est-on arrivé au bout du jeu de poupées russes de la matière ? Quelles
sont les particules manquantes ? Faut-il revoir les lois fondamentales ?
Quels instruments mettre en oeuvre pour accéder à cette «nouvelle
physique» ? Comment parler de Super Big Science aux citoyens
et aux décideurs politiques ?
Entre mécanique quantique et relativité générale, entre infiniment petit
et infiniment grand, la physique des infinis démonte des certitudes
et ouvre des perspectives inédites. Au-delà des enjeux scientifiques,
elle nous permet d'accéder à des questionnements culturels
et philosophiques sur la nature de la réalité et sur le concept d'origine
de l'Univers. Dans un dialogue passionnant, les auteurs nous invitent
à débattre avec eux de cette quête de l'infini, et à penser le monde
vertigineusement.