«Un jour j'ai sorti un livre, je l'ai ouvert et
c'était ça. Je restai planté un moment, lisant
et comme un homme qui a trouvé de l'or à
la décharge publique. J'ai posé le livre sur la
table, les phrases filaient facilement à travers
les pages comme un courant. Chaque ligne
avait sa propre énergie et était suivie d'une
semblable et la vraie substance de chaque
ligne donnait sa forme à la page, une sensation
de quelque chose sculpté dans le texte.
Voilà enfin un homme qui n'avait pas peur de
l'émotion. L'humour et la douleur mélangés
avec une superbe simplicité. Le début du livre
était un gigantesque miracle pour moi. J'avais
une carte de la bibliothèque. Je sortis le livre
et l'emportai dans ma chambre. Je me couchai
sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant
de le terminer qu'il y avait là un homme qui
avait changé l'écriture. Le livre était Demande
à la poussière et l'auteur, John Fante. Il allait
toute ma vie m'influencer dans mon travail.»
(Charles Bukowski, 1979)
«Une ligne, dix lignes, une page. On ouvre
un livre de John Fante et l'on se dit que c'est
ça. Que la vie est là, brute, brutale, brûlante.
L'émotion à l'état pur. Des mots qui mordent
dans le tendre. Et toute cette souffrance
qui jaillit d'un volcan jamais éteint, jamais
refroidi.» (André Clavel, L'Express)