Cet ouvrage explore les bases et l'efficacité du système de parenté façonné par
des théologiens puis repris dans l'ensemble des droits européens. Ce transfert
donne une dimension politique aux actes individuels porteurs de relations
sociales. Du droit de citoyenneté aux dispositions institutionnelles visant
la bonne combinaison de gamètes pour produire les membres de la nation,
ce livre propose un itinéraire chronologique de la gestion du corps individuel
à l'origine de l'ordre social. L'apparition des races maudites et de l'antijudaïsme
généalogique à la Renaissance, les résistances étatiques face à la liberté matrimoniale
inscrite dans le droit canon, la mobilisation de la race dans le cadre des
nationalismes ethniques constituent autant de moments privilégiés de ce parcours.
Ce dialogue entre anthropologie et histoire permet de comprendre les cadres
historiques de l'Ego de la parenté, toujours tiraillé entre sa capacité d'agir et la
culture à laquelle il appartient.