«Un jour me vint l'idée : pourquoi ne pas
faire avec Hélène un entretien qui porterait
sur l'Allemagne, la langue allemande, sur
leur place ? [...] L'Allemagne, la langue, le
passé, la mémoire et ses corollaires d'oubli,
et tous ces verbes, appartenir, demeurer,
revenir, partir, et ces noms, exil, nom,
archive. [...] Le livre parle de tout cela,
je crois.» C. W.
«J'ai toujours aimé l'Allemagne
Et pourtant -
Je l'ai tenue en respect, en estime, au-dessus,
au-delà du nazisme
Et pourtant -
J'aime que Eve ma mère qui en naquit
et s'en évada ne m'ait jamais interdit un
amour éclairé qu'elle ne pouvait plus franchement
partager.
Je voulais aller à Osnabrück comme à ma
mère et avec elle.
Mais Eve ma mère ne parvint jamais à
partager ce vouloir.
Alors que je ne croyais pas pouvoir jamais
surmonter un mystérieux exil originaire,
comme je voyais s'éloigner de mes voeux
la Ville si chère de mes mères, j'ai été
ramenée encore vivante à Osnabrück ville
allemande, cependant que ma mère s'en
allait en emportant l'allemand avec elle.
Cécile est venue me chercher. Elle s'en
explique. Mais ce geste me reste inexplicable,
comme l'est l'amitié même.
[...] Le parti de ce texte est un rêve de
paix.» H. C.