Libre de son verbe, de ses mots, de ses dessins.
Ainsi était Wolinski. Contre la bêtise, il avait choisi
l'arme la plus redoutable : l'humour. «Un humoriste,
c'est quelqu'un qui, après avoir bien réfléchi,
s'arrête de réfléchir.» Il considérait qu'il fallait
essayer de cesser de comprendre pour passer à
l'action, à la dérision, à la vie, lui qui fut assassiné
avec d'autres insoumis dans les locaux de Charlie
Hebdo. On retrouvera ici ses coups de fouet, ses
traits imparables, son crayon aussi vif qu'acéré et
sa férocité aussi bienveillante que lucide. «Ce qui
me rend optimiste, c'est que les gens ont pris conscience
de la gravité de la situation.»