L'Antiquité est rarement regardée comme une période
d'utilisation massive des instruments de mesure du temps. Ces
derniers sont même souvent considérés comme sommaires, peu
inventifs voire inexistants. Cet ouvrage fait, pour la première fois,
la synthèse des données sur le sujet et remet en cause les idées
reçues. Les instruments de mesure du temps faisaient partie
intégrante des habitudes antiques : l'heure régissait de nombreux
aspects de la vie quotidienne, tant privée que publique. L'épigraphie
comme l'archéologie attestent de ce besoin particulier. Toute cité
se devait de posséder plusieurs instruments publics, rudimentaires
ou complexes et monumentaux. Tout propriétaire un fant soit peu
fortuné devait disposer d'un cadran solaire dans son jardin. Ces
instruments, plus que les horloges hydrauliques, constituaient la
base de «l'horlogerie» antique. Avec de nombreuses typologies,
le cadran solaire pouvait présenter des informations complexes.
Outil astronomique, pédagogique à l'origine, il est rapidement
devenu un simple outil d'usage quotidien, perdant peu à peu ses
spécificités scientifiques. En contrepartie, le cadran solaire s'est
cependant chargé d'une dimension symbolique forte et encore
ancrée dans nos mentalités modernes. Ce que nous devons à
l'Antiquité en matière de mesure du temps dépasse peut-être
les simples questions technologiques habituelles.