Quel homme politique fut Bonaparte ? Faut-il, comme
Chateaubriand, souligner le «contraste entre ses
actions prodigieuses et leurs misérables résultats» ?
En spécialiste de l'histoire institutionnelle, Gérard
Grunberg passe au crible les différentes réalisations de
l'antilibéral absolu que fut Napoléon Bonaparte. Incapable
d'établir un système d'institutions stables et légitimes,
animé d'un esprit de conquête qui aboutit à un grave
bouleversement de l'Europe dont la France ne tira aucun
profit, l'homme qui voulait terminer la Révolution laissa
la société française aussi divisée après son règne qu'avant sa
prise du pouvoir. Les deux grands legs de Bonaparte, l'État
central tentaculaire et l'amour de la gloire, ont longtemps
retardé l'entrée de la France dans la modernité.
Le réquisitoire éclairé d'un grand politologue.