Nicolas de Staël réalise au cours d'une carrière fulgurante, entre 1942 et 1955, l'une des productions artistiques les plus
libres et reconnues de l'après-guerre. Après une période abstraite, il évolue, au moment du triomphe des abstractions,
vers une peinture qui renoue avec le réel, la nature et le paysage, dépassant l'opposition apparente entre abstraction
et figuration. Le paysage, pour Staël, ce n'est pas le pittoresque ou la description fidèle d'un site, mais avant tout la
lumière et l'espace, les éléments. Il réalise des études peintes sur le motif, dessine également, à l'encre ou au feutre,
à l'occasion de ses voyages, puis reprend les thèmes à l'atelier, dans un renouvellement formel continu, évoluant de
peintures à la matière épaisse à des fluidités presque transparentes.
Gentilly, Mantes-la-Jolie, Honfleur, Villerville, Dieppe, Calais, Dunkerque, ou Gravelines au Nord ; Le Lavandou, Lagnes,
Ménerbes, Marseille, Uzès, Antibes, ou la Sicile au Sud sont ces lieux de choix et de circonstances traversés par la vision
de ce «nomade de la lumière».