D'un côté, les neurosciences et le cerveau, et, de l'autre, la psychanalyse
et le sujet. Deux disciplines, habituellement fermées
l'une à l'autre, voire antagonistes, deux logiques qui s'affrontent,
celle de la rationalité scientifique et celle des lois du langage, et
deux visions de l'humain ?
Les réserves émises par les neuroscientifiques eux-mêmes quant
à leurs avancées et leur reconnaissance de la complexité du
cerveau passent inaperçues car les effets d'annonce largement
médiatisés de ces travaux font émerger la figure d'un humain
«neuro-enchanté». Ce scientisme exerce une telle fascination que
l'inconscient freudien passe alors pour un obscurantisme.
Pourtant la science du cerveau (neurosciences) et la science
du sujet (psychanalyse) ne peuvent pas s'ignorer. De Kandel à
Damasio, de Edelman et Tononi à Naccache, la reconnaissance
de l'oeuvre freudienne est unanime.
Les savoirs et les technologies peuvent-ils fabriquer un nouvel
humain, ni homme ni machine, hybride de systèmes électroniques
et de corps biologique ? L'expérience subjective, les faits psychiques
sont-ils rapportables à l'activité cérébrale, à la vie de la
matière ?
Cet ouvrage montre que la psychanalyse joue le rôle de limite à la
tentative d'objectivation de l'humain mais que des chemins s'ouvrent
pour trouver des connexions entre la science du cerveau
et la science du sujet sans que l'un ou l'autre champ de savoir y
perde sa spécificité.