Que signifient les discours actuels en faveur du «post-séculier» ?
Et pourquoi faudrait-il en finir avec l'âge séculier ? Qui l'exige ou le
demande ? Quels sont les événements qui le requièrent ?
Ces dernières années, un débat sur la place de la religion dans les
démocraties libérales s'est engagé dans le monde intellectuel. Si
certains ont parlé d'un âge séculier et d'autres d'une «société post-séculière»,
c'est parfois la dynamique même de sécularisation de
l'espace public qui semble avoir été remise en cause. Plus profondément,
ce sont les rapports entre religions, sciences et démocraties
qui ont été questionnés.
En faisant délibérément usage de ces termes au pluriel - pour
indiquer qu'il existe différentes formes de religion, plusieurs genres de
sciences et plusieurs conceptions de la démocratie - les contributions
rassemblées dans ce volume entendent sonder ces rapports et cette
pluralité. Le lecteur y trouvera la traduction française de plusieurs
interventions de John Dewey sur l'antinaturalisme et la religion, des
contributions de pragmatistes contemporains et des enquêtes sur le
rôle public de la foi ou sur la mise en cause de l'autorité épistémique
des sciences, aussi bien aux États-Unis, qu'en Europe et en Afrique
du Nord.