Malraux avait tort. Le XXIe siècle ne sera pas religieux
avant tout : il sera sportif. Nous sommes entrés
dans l'ère du sport mondialisé. Le sport est devenu
le nouveau terrain d'affrontement - pacifique et régulé - des
États. C'est la façon la plus visible de montrer le drapeau, d'être
un point sur la carte du monde et d'exister aux yeux de tous.
Lorsque la globalisation efface les identités nationales, le sport
devient le moyen le plus efficace pour ressouder la nation,
autour d'un projet commun et fédérateur. Dans ce «village
global» qu'est devenue la planète, les champions sont les
habitants les plus connus et les plus populaires. Tout le monde
a entendu parler d'Usain Bolt ou de Cristiano Ronaldo. Qui
connaît le nom du Premier ministre jamaïcain ou portugais ?
Qui se souvient du nom du président du Brésil en 1970 ? Celui
de Pelé est gravé à tout jamais dans les mémoires.
Le sport aujourd'hui c'est donc plus que du sport. C'est de
l'émotion, des sensations, des moments de désespoir, de joie,
de fraternité, etc., mais aussi de la géopolitique, de la puissance
en version «soft». Bref, un élément essentiel de rayonnement
pour un État.