Auteur
:
Jean Wirth
Editeur
:
Cerf
Date de parution
:
30/06/2011
EAN/ISBN
:
9782204090926
Format
:
25 x 17
Nombre de pages
:
464
Thématique
:
Art - Art / Beaux livres
Adhérent
:
Cerf
Présentation de l'éditeur
Le présent volume termine la grande synthèse de Jean Wirth sur l'image
médiévale, commencée en 1999 avec L'Image à l'époque romane, suivie en
2008 par L'Image à l'époque gothique. Il couvre l'évolution de l'image
depuis la fin du XIIIe siècle jusqu'à l'iconoclasme de la Réforme. Le point de
départ en est donné par la révolution giottesque de la construction picturale :
un intérêt croissant pour la représentation des apparences sensibles débouche
en effet, chez Giotto et ses contemporains, sur l'invention d'une perspective
non mesurée qui se diffuse dans toute l'Europe occidentale et bouleverse les
structures narratives, tandis que se met en place le portrait au sens moderne
du mot, c'est-à-dire la représentation des traits physiques particuliers d'un
personnage. Bien que les gains d'expressivité de l'image se traduisent par un
«réalisme», au sens vulgaire du mot, ils visent à rendre le surnaturel palpable
et sont mis au service d'une dévotion bigarrée, mêlant les apparitions
au quotidien, l'exhibition des richesses aux prouesses d'ascétisme, le puritanisme
à l'érotisation des saints. Le système iconographique pousse à
l'extrême les polarités préexistantes. La Vierge, reine des cieux et symbole
de l'Église, est devenue une quasi-déesse, éternellement jeune, et le Christ,
sanglant et asexué, un étrange objet de désir et de compassion. Les images
se diversifient en faisant une place croissante aux saints, protecteurs des
communautés et des individus, tandis que l'iconographie des pouvoirs séculiers
commence à prendre ses distances avec le symbolisme religieux. Mais
l'illusionnisme croissant des images est devenu source de méfiance, l'extravagance
et la vénalité de leur culte inquiétant toujours davantage. Face aux
critiques, les peintres flamands et florentins du XVe siècle promeuvent un art
sévère et digne, en harmonie avec une dévotion disciplinée. En Allemagne,
où ces efforts n'ont pas abouti, les oeuvres d'art qui remplissent les églises
sont perçues comme les idoles et le faire-valoir d'un clergé détesté, de sorte
que leur destruction accompagne son abolition par la Réforme. Ce n'est pas
la fin du règne des images, bien au contraire, mais, à partir de ce moment,
l'image cesse d'être en soi un phénomène artistique et son étude relève de
moins en moins de l'histoire de l'art.
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