Auteur
:
Françoise Tétard, Claire Dumas
Editeur
:
Beauchesne
Date de parution
:
21/04/2009
EAN/ISBN
:
9782701015385
Format
:
24 x 16
Nombre de pages
:
483
Thématique
:
Sciences humaines et sociales - Sociologie
Adhérent
:
Beauchesne Éditeur
Présentation de l'éditeur
Les filles de Justice, décidément, sont bien embarrassantes. Depuis deux
siècles, elles ont été sans cesse transférées de prisons en quartiers
correctionnels, de maisons pénitentiaires en écoles de préservation. Confinées
derrière une clôture. Qui sont-elles ? Qu'ont-elles fait ? Des mineures qui,
pour diverses raisons, sont passées devant un juge. Elles ne sont pas forcément
délinquantes, mais elles seraient susceptibles de l'être ; elles ne sont pas
forcément prostituées, mais elles seraient au bord de l'être. Toujours
considérées comme difficiles, voire vicieuses.L'État se sentant impuissant s'est déchargé sur les congrégations religieuses
et leur a «confié» la rééducation de ces filles, sous forme d'une mission de
service public. La congrégation Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur
d'Angers, déjà spécialisée dans les filles perdues, a ainsi acquis un monopole.
Contre des prix de journée versés par l'État, elle les a reçues au milieu d'autres
femmes et adolescentes, pensionnaires de tous âges. Cette situation a perduré
sous la IIIe République, au moment du vote des lois de 1901 et de 1905, en
plein conflit entre confessionnels et laïques. Un scandale cependant vient
éclabousser la réputation de la congrégation quand, à Nancy, l'évêque entre
en conflit avec la supérieure ; il s'ensuit un procès qui se solde par la
fermeture en 1903 du Bon-Pasteur de la ville.Cet ouvrage a pour fil conducteur l'histoire d'un de ces établissements, ouvert
en 1839, à Bourges (Cher). Un hectare, en plein centre ville, un îlot hors du
temps. En 1966, une mère supérieure éclairée commence à moderniser la
maison lorsqu'elle reçoit l'ordre de procéder à la vente du patrimoine.
L'acquéreur en est le ministère de la Justice qui cherche le lieu idéal pour
expérimenter des pédagogies auprès des filles dans le secteur public.
Comment s'est réalisé ce passage du monde religieux à la
culture laïque ? D'autres établissements du Bon-Pasteur
ont connu le même sort et, à partir des années 1960, ont
progressivement lâché ce qui constituait leur identité.
Pourquoi, après avoir résisté si longtemps ?
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