« Né communiste », fils d'un ouvrier bolchévik qui doit quitter la Russie après la Révolution de 1905 et s'engage en 1914 dans l'armée française, Victor Leduc connaît dès les années 1930, au Quartier latin, ses premiers démêlés avec les ligues d'extrême-droite ... et la police. Résistant aux côtés de Jean-Pierre Vernant, Jeanne Modigliani ou Lucie Aubrac, interné, évadé, il devient à la Libération directeur d'Action, hebdomadaire à la fois communiste et indépendant qui meurt au premier gel de la guerre froide. Journaliste puis permanent au Comité central, responsable des cercles d'intellectuels communistes, Victor Leduc nous fait pénétrer au coeur du laboratoire idéologique du PCF.
Nous voilà au contact des colères d'andré Marty, des éclats et des mesquineries de Louis Aragon, des anathèmes lancés par Maurice Thorez, témoins et acteurs du jdanovisme à la française, de l'excommunication de la psychanalyse, des batailles pour le « réalisme socialiste »...
Victor Leduc analyse l'aliénation politique qui en découle et, quand s'ouvrent les brèches dans le béton idéologique, à l'heure du rapport Khrouchtchev, il est au centre de l'opposition. Quinze ans durant, de l'intérieur, il mène un combat pour la démocratie.