Est-il possible d'ignorer l'art de Jacqueline Marval
dans l'évolution de la peinture française au début
du XXe siècle ? C'est sans conteste une artiste qui a
beaucoup apporté à la jeune et turbulente génération
des «fauves». Après un long purgatoire, lot habituel des
novateurs, son oeuvre renaît aujourd'hui parmi celles
de ses contemporains les plus illustres qui souvent
l'admirèrent et devinrent ses amis.
Son compagnon, le peintre Jules Flandrin (1871-1947) - élève de Gustave Moreau à l'école des
Beaux-Arts - lui fait côtoyer Marquet, Matisse, Manguin, Rouault, Camoin, Charles Guérin ...
Après l'historique exposition de février 1902, où la peinture de Matisse, Marquet, Flandrin et
Marval est présentée pour la première fois, en un lieu privé, chez Berthe Weill, dans la petite
galerie de la rue Victor Massé, à Paris, elle débute une longue activité picturale jalonnée
de nombreuses expositions tant à Paris que dans les autres villes d'Europe, aux États-Unis ou
en Asie...
Matisse, au Salon des Indépendants de 1903 demeure étonné et frappé par la puissance de son
grand tableau novateur Les Odalisques, aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Grenoble.
Admirative devant son art spontané, libéré et généreux ainsi que par sa bonté infaillible envers
ses amis et de nombreux jeunes artistes qu'elle aide sans compter, la critique parisienne encense
l'art de Marval.
Elle meurt dans la pauvreté à Paris le 28 mai 1932, dans la même chambre de l'hôpital Bichat
qu'un autre magicien de l'art français : Paul Verlaine.
Ce livre retrace toute sa carrière d'une manière chronologique, sous la plume du passionné
d'art qu'est François Roussier.