On a beaucoup glosé sur Gaston Bachelard, ce postier devenu professeur
à la Sorbonne ; on a souvent évoqué son charisme pédagogique,
ses tenues extravagantes. Il y a là un certain nombre d'images
d'Épinal aisément disponibles pour la postérité. Pourtant l'oeuvre
elle-même mérite tout autre chose.
On a rarement pris en compte les dimensions imaginaire et métaphysique,
pourtant essentielles, de ses écrits. Cette dernière particularité
se révèle notamment dans le rapport que Bachelard
entretient aux autres philosophes, par exemple Schopenhauer
et Bergson. De même, on a souvent négligé le lien fondamental
du philosophe avec l'espace littéraire : son style hors du commun
ainsi que son dialogue avec Fondane ou sa correspondance
avec Louis Guillaume en sont les illustrations symptomatiques.
Enfin, les thèmes du vertige et de la solitude, qui sont au centre de
toute la méditation bachelardienne, méritent d'être mieux étudiés
qu'ils ne l'ont été jusqu'à présent.
L'auteur s'attache ici à combler ces quelques zones d'ombre.