Les sciences humaines ont durablement accordé la
priorité à l'analyse du temps. L'espace était perçu comme
un contenant, la scène anodine sur laquelle se déployait le
destin des êtres. Mais depuis quelques décennies la relation
entre les deux coordonnées fondamentales de l'existant
s'est équilibrée.
Cet essai expose une réflexion sur la représentation
de l'espace dans les univers fictionnels, dont il sonde
les liens intimes avec la réalité. Dans un environnement
postmoderne où la perception du réel est affaiblie et le
simulacre triomphant, les arts mimétiques, auxquels la
littérature ressortit, sont désormais à même de proposer
une nouvelle lecture du monde, géocritique, où interviennent
la théorie littéraire, la géographie culturelle et
l'architecture.