Sarajevo assiégée : la ville martyre au coeur de l'Europe est le premier
personnage de ce roman.
Horrifiée par le «nettoyage ethnique», Nila s'embarque pour la Bosnie
coupée du monde. Elle va participer au tournage d'un film documentaire
dans des conditions extrêmes.
Sur place, la visiteuse partage le quotidien des civils. Tout ce qu'elle
voit, entend et ressent auprès d'eux la bouleverse : l'intensité de leurs
échanges, leur solidarité, leur humour noir aux portes de la mort. Elle
constate aussi que, paradoxalement, l'abjection de la guerre, les snipers,
les camps de viol et les fosses communes libèrent en eux les forces de
la vie et de l'amour.
Pour traduire le morcellement de la ville, l'auteur a inséré dans le
récit des fragments de textes (fables, articles d'encyclopédie, petits
dialogues, inventaires, extraits de presse). Cette intéressante technique
de narration ajoute à l'originalité du livre. Selon les propres mots de
l'auteur, «le retour du génocide en Europe cinquante ans après celui
des juifs devra sans doute être mis à nu par des dizaines de fictions,
avant de trouver enfin sa juste place dans notre conscience rétive».