Le 2 novembre 1975, Pier Paolo Pasolini est retrouvé mort à Ostie, près
de Rome. Crime sexuel, politique ou crapuleux ? Trente ans plus tard,
on s'interroge toujours alors que son assassin vient de se rétracter.
En attendant, il reste à faire vivre Pasolini puisque «la mort n'est pas de
ne pas pouvoir communiquer, mais de ne plus pouvoir être compris». Le
comprendre, c'est redonner sens à son déchiffrement multiforme de la
réalité. Car cette bête de style n'a cessé de sacraliser et démythifier la
réalité par tous les langages : poésie, critique, théâtre, cinéma, peinture,
philosophie, politique. Pédagogue de la subversion, il s'est sans cesse
refusé à ce qui refuse la réalité comme langage.
Pasolini est un alphabet du refus.
Épelons-le.
Telle est l'invitation de Bertrand Levergeois qui passe en revue toute
l'oeuvre et la vie de Pasolini : de ses abjurations à sa lutte contre tous les
fascismes, sans oublier la cause gay et le tiers monde. Essai où Pasolini
prend la parole et presque comme jamais, l'essentiel des citations
présentées demeurant inédit en langue française. Regard critique sur le
monde actuel, cet essai dit l'essentiel : ce qui doit importer aujourd'hui
pour nous grâce à Pier Paolo Pasolini.