De nombreux observateurs ont récemment annoncé la fin des territoires, mais malgré les processus de mondialisation et de métropolisation en cours, le territoire est bien vivant. On assiste en effet à une fabrication débridée de territoires, et l'éloge de la proximité et du local se traduit en politiques de décentralisation, provoquant une vague d'assemblages, de découpages et redécoupages. Dans les pays du Sud, les nouveaux acteurs de la société civile (ONG, associations, groupes d'entrepreneurs...) ainsi que leurs partenaires internationaux érigent à profusion des périmètres de projets, d'intervention ou de mobilisation, encouragés en cela par les paradigmes dominants que sont la «gouvernance» et le «développement durable».Afin de rendre compte de cette complexité territoriale contemporaine et d'en mesurer les limites, les auteurs nous livrent une série de réflexions, tout en plaidant pour une régulation des territoires au nom du développement.