Cet ouvrage est dévolu à la résonance de l'oeuvre de Richard Wagner dans les beaux-arts. De Charles
Baudelaire à Pierre Boulez, le caractère visuel de la musique du compositeur allemand a maintes fois été
relevé. Curieusement, ce sujet riche en implications n'a jusqu'à ce jour jamais fait l'objet d'une mise en
perspective globale.
Le cheminement, aussi bien thématique que chronologique, nous conduit de la peinture des années 1850
à l'art contemporain, mettant clairement en évidence la persistance et l'universalité d'une préoccupation.
On retrouve en effet ce thème en toute période et dans toutes les écoles de peinture, des États-Unis
d'Amérique à la Russie, et de la Catalogne à l'Angleterre.
Les mouvements les plus divers de l'art occidental sont ainsi représentés : l'impressionnisme d'un Auguste
Renoir, le symbolisme d'un Odilon Redon, sans omettre le sécessionnisme viennois de Koloman Moser,
les nabis, l'expressionnisme, jusqu'au surréalisme d'un Salvador Dalí.
Loin des peintures narratives, de format gigantesque, une part significative des oeuvres présentées
relève des arts graphiques et des estampes. Cette résonance dans la musique de chambre des arts visuels
se distingue d'une production à caractère opératique.
Dépouillées de tout accessoire et omettant tous les aspects narratifs, certaines formulations tendent
à l'abstraction. La raréfaction de la couleur chez des artistes tels qu'Anselm Kiefer participe de cette
ascèse. Le propos d'une oeuvre telle que Siegfried oublie Brünhilde est aussi d'être un admirable
exercice de peinture.