S'il est une des positions que les critiques des Cahiers du cinéma ont assumé avec délectation, c'est bien l'affirmation provocatrice de leur goût pour le cinéma américain, envers et contre ceux qui n'y voient qu'industrie du divertissement, pur produit commercial et instrument de domination de la plus grande puissance idéologique. Ni amour immodéré, ni idolâtrie fétichiste, mais claire conscience qu'à Hollywood travaillent certains des plus grands artistes du XXe siècle. Nombre de concepts, d'idées, de théories critiques, de lectures et d'analyses, sont ainsi nés de la vision des films américains pendant les grandes étapes de la vie de la revue. Les critiques des Cahiers vont détourner pour les appliquer à des cinéastes Suvrant au cSur du système des studios un regard et des mots auparavant réservés aux artistes, écrivains et intellectuels de renom. Art classique du temps présent, le cinéma américain est toujours le témoin d'un moment contemporain et porte son empreinte. Il est ainsi pour les Cahiers le meilleur vecteur pour inscrire la revue dans l'aventure de son siècle.