L'Afrique romaine est devenue célèbre grâce aux écrivains
illustres qu'elle a vu naître - Apulée, Tertullien, s. Cyprien et
s. Augustin - et grâce aux ruines majestueuses de sites
comme Carthage, Dougga, Timgad et Volubilis. Elle a donné
à Rome des chevaliers, des sénateurs et même la famille
impériale des Sévères, originaire de Lepcis Magna en Tripolitaine.
Elle est un terrain d'études en constants progrès. C'est ainsi que, dans
le domaine économique, plusieurs enquêtes ont bouleversé son image
traditionnelle. Cette région en effet ne fut pas seulement le «grenier
à blé de Rome» ; un artisanat très actif produisant essentiellement de
la céramique s'y était développé. En ce qui concerne la religion, on sait
aujourd'hui que la population vénérait un grand dieu, Saturne. Et si
elle s'est largement convertie au christianisme ce ne fut jamais totalement
; elle eut pourtant ses martyrs, notamment Perpétue et
Félicité.
L'Afrique romaine bénéficie d'une documentation abondante et de
qualité. Cependant les historiens n'ont pas toujours suffisamment pris
en compte ses spécificités qui touchent le domaine même des institutions.
Des questions restent posées et des débats ont été ouverts : tous les
Africains ont-ils été romanisés ? Jugurtha et Tacfarinas, célèbres
insurgés, furent-ils des exceptions ou des modèles ? Comment
l'Afrique a-t-elle vécu la «crise du IIIe siècle» ? Dans quelle mesure
a-t-elle été touchée par la «renaissance du IVe siècle» ? Pourquoi et
comment s'est faite la conquête vandale ?