Auteur
:
Jean-Bernard Cremnitzer
Editeur
:
Picard
Date de parution
:
26/10/2005
EAN/ISBN
:
9782708407497
Format
:
24 x 17
Nombre de pages
:
161
Thématique
:
Art - Architecture et urbanisme
Adhérent
:
Picard Éditions
Présentation de l'éditeur
Le thème du sanatorium est récurrent dans l'histoire de l'architecture
moderne. Présent dans les ouvrages de référence, il a aussi sa place dans les
monographies consacrées aux architectes majeurs du XXe siècle : le sanatorium
est un édifice emblématique dans l'oeuvre de Jan Duiker aux Pays-Bas,
d'Alvar Aalto en Finlande, et pour la France de Tony Garnier, d'André Lurçat, de
Pol Abraham et d'Henry-Jacques Le Même.La tuberculose, la Peste Blanche, comme on nomme alors le fléau, fait au début du
XXe siècle 100 000 victimes par an en France ; un gigantesque programme de lutte
contre la maladie, en partie inspiré par les États-Unis, et dont l'apogée se situe
entre les deux guerres, est à l'origine de la construction des sanatoriums sur le
territoire national. La valeur thérapeutique du sanatorium se fonde sur l'hypothèse
de la cure d'air, de lumière, de soleil, et sur l'isolement des malades contagieux,
conduits à contempler un paysage naturel à l'écart des méfaits de la ville industrielle.Ce vaste défi, mené en l'absence de moyens thérapeutiques pleinement efficaces,
s'est traduit en France par près de 250 réalisations, qui s'échelonnent du début
du XXe siècle aux années 1950 ; l'avènement des traitements par antibiotiques
annonce alors la désuétude de l'institution et de ses instruments.L'ouvrage analyse principalement le cas des réalisations françaises dans leur rapport
aux influences allemandes, suisse, hollandaise, et américaine. La plupart des
typologies produites relèvent en effet de transferts étrangers, et malgré les projets
de Tony Garnier, il faut attendre les années 1920 pour que les tenants français
du Mouvement moderne, architectes et aussi ingénieurs, s'engagent dans ce
programme hygiéniste dicté par les médecins tout puissants, et apportent des
réponses exemplaires, comme le témoignent notamment les réalisations du
Plateau d'Assy ou les étonnants solariums tournants. Ce nouveau concept d'isolement
des malades, soumis à une stricte discipline médicale, relève d'un nouvel
ordre moral, d'une nouvelle culture de l'habiter ; le sanatorium devient en quelque
sorte le condensateur social destiné à réinsérer les malades exclus, et fait figure de
référence pour la réalisation des nouveaux programmes d'hôpitaux, d'hôtels, et de
logements. Bien qu'aujourd'hui obsolète, il dépasse donc la simple traduction
d'une politique de lutte contre la tuberculose, pour se poser en modèle de société,
où les valeurs environnementales et les questions de santé dans la ville et l'habitat
annoncent les défis auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés.
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