En 1961, Paul Nizon est un jeune homme d'une
trentaine d'années. Son premier livre, un recueil
de nouvelles, fait sensation, et la critique prend
la mesure de son talent. Il se met alors à écrire
Canto, magnifique oeuvre inspirée par son séjour
à Rome. Une grande maison d'édition se propose
de le publier. L'auteur, qui laisse derrière lui son
métier et sa famille pour se consacrer à l'écriture,
croit réaliser son plus fol espoir. Or le livre, paru
en 1963, rencontre une incompréhension totale.
Canto, fulgurante prouesse littéraire, se voit rejeté
par la critique, ce qui plonge Paul Nizon dans un
état de crise. Dans Les Premières Editions des sentiments,
il retrace la manière dont il parvient progressivement
à prendre le dessus et à revenir à
l'écriture.
La richesse des pensées, la précision et la passion
avec lesquelles Nizon parle de la genèse
d'oeuvres comme Immersion ou Dans la maison
les histoires se défont, ses rencontres avec d'autres
écrivains (Max Frisch, Friedrich Dürrenmatt), ses
colères, ses brouilles et ses désespoirs, mais aussi
sa fidélité à son art... tout ici participe d'une matière
existentielle et artistique d'exception.