«Je suis né dans une famille pauvre.
La première moitié de ma vie était déjà passée,
traversée de mille expériences tragiques, lorsqu'une
Chine nouvelle apparut. J'espérais que l'autre moitié
de ma vie serait plus douce. Mais je n'étais pas né sous
une bonne étoile. La période néfaste qui suivit dura
plus de trente ans.»
C'est en 1988 que Camille Loivier, alors jeune
étudiante française en Chine, rencontre le professeur
Chen Ming. Ils se voient chaque semaine pendant
deux ans. Le vieil homme entreprend d'écrire ses
mémoires. Il lui confie le manuscrit - impubliable en
Chine populaire -, à charge pour elle de le traduire.
Chen Ming meurt en 1996. Il laisse un témoignage
exceptionnel sur le «goulag» chinois.