Contrairement à une conception largement répandue, les hérésies ne sont pas le fruit d’égarements ou de déviances par rapport à une foi originelle pure et univoque. Au contraire, des dogmes aussi fondamentaux que la divinité du Christ, la Trinité ou le péché originel ne se sont imposés que lentement. Les textes évangéliques eux-mêmes foisonnent d’ambiguïtés, de failles dans lesquelles peuvent s’enraciner les lectures les plus contraires au catéchisme, tandis que certains passages semblent rédigés contre des interprétations déjà hérétiques à l’époque de la mise par écrit des Évangiles canoniques. Michel Théron répertorie ici près de deux cents de ces hérésies, de la première moitié du ier siècle aux dernières décennies du xxe siècle, des plus exotiques au plus profondes.