Écrire un conte sur une femme mariée à un
homme au caractère affable qui est un énorme,
quoique inoffensif, menteur. Elle est très intelligente,
de bonne, haute et pure nature, et doit
subir sans broncher ses affabulations - dictées
par la vanité, le désir de se rendre intéressant et
une pulsion intérieure irrésistible (...) jusqu'au
jour où le mensonge devient si gros qu'elle n'a
de choix que de l'adopter et l'amplifier. Pour le
sauver, en d'autres termes, elle doit devenir elle-même
une menteuse...»
Cette note, jetée par Henry James dans ses
Carnets en 1884, devint quatre ans plus tard une
de ses nouvelles les plus magistrales, Le Menteur.
Un siècle après, Nadja met ses personnages animaliers
au service de cette fable sur l'Art, la
vérité et la fidélité, et lui redonne la profondeur
du conte et la malice d'une comédie de moeurs
moderne, située dans un monde élégant et
suavement décadent.