Le 16 avril 1972, un petit garçon de neuf ans est assassiné dans un bois de la banlieue de Chartres, où il est allé chercher des plantes pour ses salamandres. Son meurtrier, un jeune homme de dix-huit ans, est arrêté le lendemain du meurtre et condamné pour crime pédophile à la réclusion criminelle à perpétuité, laissant derrière lui une famille fracassée.
Trente ans plus tard, la sœur de la victime – qui avait treize ans au moment du crime – raconte comment toute sa vie a été marquée au fer rouge par l’événement, lui faisant perdre du sang pendant vingt-cinq ans, l’empêchant d’enfanter et déterminant sa vocation de protectrice des animaux. Plusieurs psychothérapies seront nécessaires pour l’arracher au fantôme de son petit frère et à la hantise du criminel, qui vient la visiter dans ses rêves. Mais elle ne pourra réellement guérir qu’en se lançant dans une démarche vertigineuse : rencontrer l'assassin en prison.
L'Homme qui a tué mon frère est plus que le témoignage d'une sœur endeuillée, se confrontant à l'homme qui a fait basculer sa vie. Il est aussi une réflexion sur le long processus de deuil, sur la place des victimes et des coupables dans la société, et sur la signification d'un crime dans une famille “ ordinaire ”, dont on s’aperçoit peu à peu qu’elle est traversée par toutes sortes de non-dits et de secrets très lourds. Une démarche d’avant-garde dans le sens de la compassion et du pardon.