Lea danse, jetée à corps perdu dans la perfection
du mouvement ; la maîtrise du moindre muscle
est sa nécessité absolue. Lea aime, mais elle est
un champ de mines, incapable de s'abandonner à
Bruno, peintre de l'immobile. En pleine tempête,
elle part vers l'océan retrouver sa mère dans la
maison de l'enfance.
Il faut bien en avoir le coeur net.
C'est à Naples, pendant la guerre, qu'un "bel
ami" français promet le mariage à une jeune fille
de seize ans et vend son corps dans une maison
close. C'est en France qu'il faudra taire la douleur,
aimer l'enfant inespérée, vivre un semblant d'apaisement
au bord du précipice.
En tableaux qui alternent présent et passé, peu
à peu se dénouent les entraves dont le corps maternel
porte les stigmates.
Dans une langue retenue et vibrante, Jeanne
Benameur chorégraphie les mystères de la transmission
et la fervente assomption des mots qui
délivrent.