Petit éloge des fantômes
« Oh, je sais que Lili n'est pas vraiment là, que c'est mon esprit qui me " joue des tours " comme le dit le docteur C., mais pourquoi devrais-je arrêter ce réchauffement du corps, cet afflux de sang au cerveau, ce boum boum du coeur, ce fourmillement agréable dans les doigts, ce " ah te voilà " que je lui lance avec ma voix d'avant, ma voix claire de soeur ? Pourquoi devrais-je refuser cette vie-là, que les autres appellent délire, fantômes, hallucinations mais qui est ma version à moi du vivant, du présent, du palpable, du survivable ? »