Entre 2015 et 2016, le terrorisme djihadiste a tué près de 240 personnes en France. Ce régime de terreur a pour objectif de fracturer la société française selon le clivage social entre les classes moyennes et le nouveau prolétariat constitué par les enfants des immigrés relégués dans des espaces enclavés. Directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à l’École normale supérieure et professeur à Sciences Po, Gilles Kepel restitue le double contexte national et international de cette année terrible et plaide pour un engagement lucide des Français devant des défis sans précédent.