«Corse en pendentif, santiags bleues et Mazda à toit ouvrant,
à midi, Jean-Lou, lunettes noires, classe absolue, m'attendra
devant le collège.»
Lycéennes effrontées ou fiancées romantiques, les jeunes filles
de Claire Castillon ont un trait commun : les hommes dont elles
tombent amoureuses sont plus âgés, voire bien plus âgés qu'elles.
Sont-elles intrigantes ou ingénues ? Naïves ou rouées ? Les deux,
sans doute. Mais ne nous y trompons pas : la cible que visent
ces 21 nouvelles, ce sont avant tout ces «messieurs».
Leur légèreté est pathétique. Leur veulerie, inébranlable.
À quelques exceptions près.
Suite de variations sur un thème classique, Les Messieurs sont
autant de contes cruels, de brèves comédies. S'y dessinent les
intermittences du désir masculin et les espoirs déçus des filles.
Des histoires d'abandon, d'innocence et d'effroi comme seule en
connaît l'adolescence, ce moment de fragilité extrême que Claire
Castillon décrit admirablement.