«Ce n'est pas une romance, pense
Olympe. On ne voit rien d'elle que ses
mains, et pourtant on a la sensation
de son emprise sur lui. Pas de l'amour ;
du pouvoir. Olympe scrute. Sonde. Dans
sa chambre ronde, assise en tailleur
sur son lit, l'ordinateur entre ses cuisses,
Jean-Sébastien Bach dans le casque,
elle agrandit l'image. Une main, un
dos. C'est le sujet du peintre. À l'arrière-plan,
c'est de l'aquarelle noire. Elle
aime cette main de femme. Elle aime
ce dos rose d'homme. Musclé mais rose
bonbon. Elle voudrait être avec eux.
Dans le tableau. Surtout dans ce qu'on
ne voit pas du tableau.»
Les Indociles dressent le portrait plus
vrai que nature d'un don Juan au féminin,
créature irrésistible et vénéneuse, toute
en contradictions. D'une grande finesse,
ce roman, qui n'est pas sans rappeler
Les Liaisons dangereuses, nous livre
une belle réflexion sur l'amour et sur
la création artistique.